Pouvez-vous nous
présenter le Conseil Congolais des Chargeurs,
son historique et ses activités ?
Le Conseil congolais des chargeurs est un établissement
public de services qui est doté de la personnalité
juridique et de l'autonomie financière. Il
a été créé en février
2000, par ordonnance. Il est opérationnel
depuis avril 2000. C'est un organisme qui se définit
comme une composante et comme un organe d'appui
à la chaîne congolaise des transports.
Sa vocation est d'uvrer à la réduction
des coûts sur l'ensemble de cette chaîne.
D'uvrer également à la simplification
des procédures administratives et juridiques
en matière de transport et d'acheminement
et de travailler à la fluidification des
échanges entre le Congo et ses partenaires.
Le rôle est également d'assurer l'encadrement
du trafic maritime international et d'assurer une
assistance aux chargeurs, importateurs et exportateurs.
Après deux ans d'existence, quel bilan faites-vous
de votre activité ?
Tout en restant modeste, je dirai que les résultats
sont satisfaisants. Dans la mesure où nous
avons à peine deux ans d'existence et où
la 1ère année a été
beaucoup plus une période d'installation
de la structure et de formation du personnel.
Donc c'est la deuxième année qui
est beaucoup plus une année de travail.
Pendant cette période, le CCC a pu mettre
en place son réseau de mandataires à
l'étranger. Ce qui fait que nous disposons
aujourd'hui, dans la plupart des ports européens
et asiatiques, de représentants du Conseil
Congolais des Chargeurs. Ils ont entre autre mission
de réguler le trafic à destination
du Congo, mais également d'assister tout
chargeur, tout opérateur économique
intéressé par le commerce maritime
avec le Congo.
Nous avons également au cours de cette
période mis en place un certain nombre
d'infrastructures pour appuyer les activités
des chargeurs. Nous avons aménagé
dans le port des terres-pleins, construit un entrepôt
de 600 mètres carré destiné
aux chargeurs et qui va être opérationnel
dans quelques semaines. Dans la même période
nous avons mis en chantier un grand dossier relatif
à la mise en place d'un guichet unique
pour les formalités au commerce extérieur.
Ce qui a donc motivé la création
de ce guichet unique c'est le désordre
qu'il y avait.
Vous savez que le gouvernement a investi pour le
dragage du port de Pointe-Noire et pour la réhabilitation
du Chemin de fer. Pour accompagner tous ces efforts
et rendre notre chaîne de transport compétitive,
nous avons pensé mettre un accent particulier
sur les questions de formalités à
l'import et à l'export.
Où en êtes-vous avec la création
de ce guichet unique ?
C'est un dossier très important et complexe,
parce qu'il concerne des structures qui relèvent
de différents ministères. Il a fallu
passer par une phase de sensibilisation très
importante, avec l'organisation à Pointe-Noire
d'un grand séminaire-atelier sur le guichet
unique. Ce séminaire-atelier organisé
avec la collaboration technique de la CNUCED a été
l'occasion d'échanger sur les expériences
des autres pays qui se sont déjà lancé
dans l'aventure du guichet unique. Il s'agit du
Cameroun et de la RDC. Bref, il a donc fallu passer
par cette sensibilisation pour que les acteurs congolais
de la chaîne des transports, les représentants
des différents ministères concerné
en amont et en aval comprennent le sujet.
Après cette sensibilisation, nous sommes
maintenant dans la phase de la mise en uvre
des recommandations et des conclusions de cet
atelier. Il y a donc un comité national
de suivi qui est en train de se mettre en place
et qui comprendra aussi bien les usagers de la
chaîne, les acteurs portuaires que les différents
ministères.
Quand sera t-il réellement effectif ?
Le souhait du CCC est que très rapidement
cette structure se mette en place. Mais il est aujourd'hui
difficile de vous donner un timing.
La structure du Conseil congolais des chargeurs
est à 100 % étatique. Y a-t-il un
projet de privatisation ?
Le Conseil congolais des chargeurs s'autofinance.
Pour rester conforme aux recommandations de la dernière
table ronde de Cotonou organisée par la Banque
Mondiale et les autres partenaires du développement.
En ce qui concerne ce que nous appelons la réforme
des Conseils des chargeurs, il est prévu
peut être pas une privatisation, mais une
forte représentation des opérateurs
privés dans les organes délibérants.
C'est à dire qu'on va avoir une Assemblée
Générale comme organe suprême
des conseils des chargeurs, composée uniquement
des opérateurs économiques privés.
Il y aura un Conseil d'administration où
9 membres sur 13 seront des opérateurs économiques
privés.
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Pouvez-vous nous
donner quelques indications sur votre chiffre d'affaires
?
La dernière session budgétaire a arrêté
le budget autour de 4 milliards de F.cfa.
Quelles sont vos prévisions en terme de croissance
?
Le développement de notre structure tient
compte de l'environnement dans lequel nous évoluons.
Il y a un certain nombre de projets qui sont en
cours de réalisation aussi bien à
Pointe-noire qu'à Brazzaville. Le CCC est
en train de développer, en partenariat avec
le Port fluvial autonome de Brazzaville, la création
de la Congolaise de Manutention et d'Acconage portuaire
(COMAC). C'est un projet qui du point de vue des
procédures de création est en phase
terminale. C'est une structure qui va être
mise en place, avec la vocation d'assainir la manutention
au niveau de la plate-forme portuaire de Brazzaville.
Cette structure sera ouverte aux opérateurs
économiques privés au plan de la gestion
et du financement.
Que tous ces chantiers que nous mettons en place
aboutissent, est notre souhait. Nous pensons que
notre budget pourrait alors atteindre 6 milliards
de F.cfa, encore faut-il que nous ayons une stabilité
au niveau de la chaîne. Vous savez que quand
on a des soubresauts sur un niveau des maillons
de la chaîne, notamment le CFCO, ça
se répercute directement sur le flux des
échanges.
Où en êtes-vous dans la recherche de
nouveaux marchés pour vos activités
?
En fait pour le CCC il ne s'agit pas de rechercher
des nouveaux marchés. Il s'agit de créer
des conditions de drainage de trafic sur la chaîne.
Ce qui explique l'ouverture prochaine d'une antenne
à Bangui en RCA. Nous avons aussi une mission
de recherche de débouchés pour les
produits congolais. Et cette mission de recherche
de débouchés nous la réalisons
par le biais de nos représentations dans
les différents ports.
Comment se passe votre mission dans les ports étrangers?
Ça se passe bien. Il y a 2 mois nous avons
procédé à la désignation
de 2 mandataires en Asie, principalement établis
à Hong Kong et Singapour. A partir de cette
base, un travail est entrain de se faire. Dans les
prochains mois nous pensons étendre notre
action dans les autres principaux ports d'Asie.
En Europe nous sommes presque dans tous les ports.
Un travail est en cours pour être également
présent dès le mois de juillet dans
tous les ports d'Asie, avec une extension en Inde.
Et il va nous rester à nous implanter en
Amérique. D'ici la fin de l'année
2002, nous seront pratiquement présents
dans tous les ports du monde.
Qu'en est-il exactement de la répartition
des cargaisons 40-60 % qui était appliquée
entre les chargeurs étrangers et nationaux
?
Jusqu'en 1997, avant la libéralisation des
transports, c'était une des missions dévolues
à la Direction Générale de
la Marine Marchande, qui assurait le rôle
de conseil des chargeurs. Donc il y avait une répartition
de 40-40-20 % qui se faisait.
En ce moment, il n'y a plus de répartition.
Il y a simplement que le trafic congolais est ouvert
à tout armement désireux de le desservir.
Mais une redevance est payée à l'armement
national qui est la SOCOTRAM dépositaire
des droits de trafic sur les marchés nationaux.
Il y a également une commission qui est perçue
par le Conseil Congolais des Chargeurs sur les 60
%. La redevance est applicable sur les 40 %. Lorsque
nous avons été à la table-ronde
de COTONOU organisée par la Banque Mondiale
et les autres partenaires du développement,
il a été justement question de mettre
fin à la répartition des cargaisons.
Parce qu'on est entré dans une ère
de libéralisation. Il faut donc laisser le
libre marché se faire. Un certain nombre
de mesures d'accompagnement avaient été
prévues.
Malheureusement toutes les mesures d'accompagnement
annoncées n'ont pas suivi. Donc il a été
donné à chaque pays de réfléchir
sur les possibilités de faire accompagner
des réformes engagées dans le secteur
maritime. Pour le Congo, cette redevance est en
fait une contribution au développement du
secteur maritime.
Comment voyez-vous le rôle du CCC dans le
développement économique du Congo
?
Je pense que le Conseil Congolais des Chargeurs
a un rôle très important à jouer.
Vous savez que le secteur des transports a une place
prépondérante dans le développement.
Le CCC se veut à la fois une composante de
la chaîne et une structure d'appui. De ce
fait, le CCC devrait avoir une importance plus grande.
Justement en essayant de se déployer sur
tout le territoire national, mais pas seulement
à Brazzaville et Pointe-Noire. Demain nous
serons présents à Dolisie (3e ville
du Congo) et dans quelques temps à Ouesso
(Nord-ouest du Congo).
Avez-vous un message pour les lecteurs de Forbes
?
J'invite vos lecteurs et les visiteurs de votre
site à suivre la vitrine du développement
du Congo à travers ses différentes
structures, dont la CCC. |