THE REPUBLIC OF CONGO
Enormous potential for investors/D'énormes potentialités d'investissements

M. Roland Edouard Casimir Meza-Kangatima Interview avec:

M. Edouard Casimir MEZA-KANGATIMA
Directeur Général du Conseil Congolais des Chargeurs (CCC)
11 juin 2002
 
Pouvez-vous nous présenter le Conseil Congolais des Chargeurs, son historique et ses activités ?

Le Conseil congolais des chargeurs est un établissement public de services qui est doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il a été créé en février 2000, par ordonnance. Il est opérationnel depuis avril 2000. C'est un organisme qui se définit comme une composante et comme un organe d'appui à la chaîne congolaise des transports. Sa vocation est d'œuvrer à la réduction des coûts sur l'ensemble de cette chaîne. D'œuvrer également à la simplification des procédures administratives et juridiques en matière de transport et d'acheminement et de travailler à la fluidification des échanges entre le Congo et ses partenaires. Le rôle est également d'assurer l'encadrement du trafic maritime international et d'assurer une assistance aux chargeurs, importateurs et exportateurs.

Après deux ans d'existence, quel bilan faites-vous de votre activité ?


Tout en restant modeste, je dirai que les résultats sont satisfaisants. Dans la mesure où nous avons à peine deux ans d'existence et où la 1ère année a été beaucoup plus une période d'installation de la structure et de formation du personnel. Donc c'est la deuxième année qui est beaucoup plus une année de travail.

Pendant cette période, le CCC a pu mettre en place son réseau de mandataires à l'étranger. Ce qui fait que nous disposons aujourd'hui, dans la plupart des ports européens et asiatiques, de représentants du Conseil Congolais des Chargeurs. Ils ont entre autre mission de réguler le trafic à destination du Congo, mais également d'assister tout chargeur, tout opérateur économique intéressé par le commerce maritime avec le Congo.

Nous avons également au cours de cette période mis en place un certain nombre d'infrastructures pour appuyer les activités des chargeurs. Nous avons aménagé dans le port des terres-pleins, construit un entrepôt de 600 mètres carré destiné aux chargeurs et qui va être opérationnel dans quelques semaines. Dans la même période nous avons mis en chantier un grand dossier relatif à la mise en place d'un guichet unique pour les formalités au commerce extérieur. Ce qui a donc motivé la création de ce guichet unique c'est le désordre qu'il y avait.

Vous savez que le gouvernement a investi pour le dragage du port de Pointe-Noire et pour la réhabilitation du Chemin de fer. Pour accompagner tous ces efforts et rendre notre chaîne de transport compétitive, nous avons pensé mettre un accent particulier sur les questions de formalités à l'import et à l'export.

Où en êtes-vous avec la création de ce guichet unique ?


C'est un dossier très important et complexe, parce qu'il concerne des structures qui relèvent de différents ministères. Il a fallu passer par une phase de sensibilisation très importante, avec l'organisation à Pointe-Noire d'un grand séminaire-atelier sur le guichet unique. Ce séminaire-atelier organisé avec la collaboration technique de la CNUCED a été l'occasion d'échanger sur les expériences des autres pays qui se sont déjà lancé dans l'aventure du guichet unique. Il s'agit du Cameroun et de la RDC. Bref, il a donc fallu passer par cette sensibilisation pour que les acteurs congolais de la chaîne des transports, les représentants des différents ministères concerné en amont et en aval comprennent le sujet.

Après cette sensibilisation, nous sommes maintenant dans la phase de la mise en œuvre des recommandations et des conclusions de cet atelier. Il y a donc un comité national de suivi qui est en train de se mettre en place et qui comprendra aussi bien les usagers de la chaîne, les acteurs portuaires que les différents ministères.

Quand sera t-il réellement effectif ?


Le souhait du CCC est que très rapidement cette structure se mette en place. Mais il est aujourd'hui difficile de vous donner un timing.

La structure du Conseil congolais des chargeurs est à 100 % étatique. Y a-t-il un projet de privatisation ?


Le Conseil congolais des chargeurs s'autofinance. Pour rester conforme aux recommandations de la dernière table ronde de Cotonou organisée par la Banque Mondiale et les autres partenaires du développement. En ce qui concerne ce que nous appelons la réforme des Conseils des chargeurs, il est prévu peut être pas une privatisation, mais une forte représentation des opérateurs privés dans les organes délibérants. C'est à dire qu'on va avoir une Assemblée Générale comme organe suprême des conseils des chargeurs, composée uniquement des opérateurs économiques privés. Il y aura un Conseil d'administration où 9 membres sur 13 seront des opérateurs économiques privés.

 
Pouvez-vous nous donner quelques indications sur votre chiffre d'affaires ?

La dernière session budgétaire a arrêté le budget autour de 4 milliards de F.cfa.

Quelles sont vos prévisions en terme de croissance ?


Le développement de notre structure tient compte de l'environnement dans lequel nous évoluons. Il y a un certain nombre de projets qui sont en cours de réalisation aussi bien à Pointe-noire qu'à Brazzaville. Le CCC est en train de développer, en partenariat avec le Port fluvial autonome de Brazzaville, la création de la Congolaise de Manutention et d'Acconage portuaire (COMAC). C'est un projet qui du point de vue des procédures de création est en phase terminale. C'est une structure qui va être mise en place, avec la vocation d'assainir la manutention au niveau de la plate-forme portuaire de Brazzaville. Cette structure sera ouverte aux opérateurs économiques privés au plan de la gestion et du financement.

Que tous ces chantiers que nous mettons en place aboutissent, est notre souhait. Nous pensons que notre budget pourrait alors atteindre 6 milliards de F.cfa, encore faut-il que nous ayons une stabilité au niveau de la chaîne. Vous savez que quand on a des soubresauts sur un niveau des maillons de la chaîne, notamment le CFCO, ça se répercute directement sur le flux des échanges.

Où en êtes-vous dans la recherche de nouveaux marchés pour vos activités ?


En fait pour le CCC il ne s'agit pas de rechercher des nouveaux marchés. Il s'agit de créer des conditions de drainage de trafic sur la chaîne. Ce qui explique l'ouverture prochaine d'une antenne à Bangui en RCA. Nous avons aussi une mission de recherche de débouchés pour les produits congolais. Et cette mission de recherche de débouchés nous la réalisons par le biais de nos représentations dans les différents ports.

Comment se passe votre mission dans les ports étrangers?


Ça se passe bien. Il y a 2 mois nous avons procédé à la désignation de 2 mandataires en Asie, principalement établis à Hong Kong et Singapour. A partir de cette base, un travail est entrain de se faire. Dans les prochains mois nous pensons étendre notre action dans les autres principaux ports d'Asie.
En Europe nous sommes presque dans tous les ports. Un travail est en cours pour être également présent dès le mois de juillet dans tous les ports d'Asie, avec une extension en Inde. Et il va nous rester à nous implanter en Amérique. D'ici la fin de l'année 2002, nous seront pratiquement présents dans tous les ports du monde.

Qu'en est-il exactement de la répartition des cargaisons 40-60 % qui était appliquée entre les chargeurs étrangers et nationaux ?


Jusqu'en 1997, avant la libéralisation des transports, c'était une des missions dévolues à la Direction Générale de la Marine Marchande, qui assurait le rôle de conseil des chargeurs. Donc il y avait une répartition de 40-40-20 % qui se faisait.

En ce moment, il n'y a plus de répartition. Il y a simplement que le trafic congolais est ouvert à tout armement désireux de le desservir.

Mais une redevance est payée à l'armement national qui est la SOCOTRAM dépositaire des droits de trafic sur les marchés nationaux. Il y a également une commission qui est perçue par le Conseil Congolais des Chargeurs sur les 60 %. La redevance est applicable sur les 40 %. Lorsque nous avons été à la table-ronde de COTONOU organisée par la Banque Mondiale et les autres partenaires du développement, il a été justement question de mettre fin à la répartition des cargaisons. Parce qu'on est entré dans une ère de libéralisation. Il faut donc laisser le libre marché se faire. Un certain nombre de mesures d'accompagnement avaient été prévues.

Malheureusement toutes les mesures d'accompagnement annoncées n'ont pas suivi. Donc il a été donné à chaque pays de réfléchir sur les possibilités de faire accompagner des réformes engagées dans le secteur maritime. Pour le Congo, cette redevance est en fait une contribution au développement du secteur maritime.

Comment voyez-vous le rôle du CCC dans le développement économique du Congo ?


Je pense que le Conseil Congolais des Chargeurs a un rôle très important à jouer. Vous savez que le secteur des transports a une place prépondérante dans le développement. Le CCC se veut à la fois une composante de la chaîne et une structure d'appui. De ce fait, le CCC devrait avoir une importance plus grande. Justement en essayant de se déployer sur tout le territoire national, mais pas seulement à Brazzaville et Pointe-Noire. Demain nous serons présents à Dolisie (3e ville du Congo) et dans quelques temps à Ouesso (Nord-ouest du Congo).

Avez-vous un message pour les lecteurs de Forbes ?


J'invite vos lecteurs et les visiteurs de votre site à suivre la vitrine du développement du Congo à travers ses différentes structures, dont la CCC.

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